Université Notre-Dame du Kasayi 
Atelier sur le terme du partenariat entre UKA et UNESCO

Il s’est tenu entre le mardi 05 et le jeudi 07 janvier 2021 à l’Université Notre-Dame du Kasayi un atelier de travail sur les termes du partenariat entre l’Université Notre-Dame du Kasayi et l’UNESCO et sur le programme des enseignements de la Faculté des Sciences de Communication et de la Culture de l’Université Notre-Dame du Kasayi.
Le présent rapport général des assises de cet atelier sera présenté autour de 3 points principaux :
1. Le déroulement des travaux ; 2. Le cadre pédagogique de coopération entre l’U.KA et l’UNESCO ; 3. Les termes du projet de partenariat entre l’U.KA et l’UNESCO.
1. LE DEROULEMENT DES TRAVAUX Les assises de l’atelier portant sur le partenariat entre l’Université Notre-Dame du Kasayi et l’UNESCO et sur le programme des enseignements de la Faculté de Communication et de la Culture de l’Université Notre-Dame du Kasayi se sont tenues pendant trois journées.
1.1. La première journé

e du mardi 05 janvier 2021 s’est déroulée en trois parties. La première partie a été consacrée à la cérémonie d’ouverture. Cette partie était marquée par deux discours : le discours de Madame le Recteur de l’Université Notre-Dame du Kasayi qui a été l’occasion pour elle de circonscrire le cadre de la tenue de cet atelier, à savoir l’opportunité qu’offre l’UNESCO à l’Université Notre-Dame du Kasayi pour la signature d’un partenariat entre les deux institutions ; et le discours du Docteur Jean-Pierre ILBOUDO, Représentant de l’UNESCO en R.D. Congo à travers lequel il a situé les participants sur le sens de la mission de l’UNESCO en rapport avec le projet d’un tel partenariat.
La deuxième partie de la journée a été marquée deux moments importants : 1°/ la première conférence du Représentant de l’UNESCO en RD Congo avec comme titre : « Présentation de la vision, du mandat, des programmes majeurs et des domaines d’intervention de l’UNESCO », conférence qui a expliqué la mission de l’UNESCO dans le monde depuis le contexte de deuxième guerre mondiale comme mission de la paix, ainsi ses différents programmes d’interventions auprès des Etats dont la R. D. du Congo ; 2°/ la tenue des travaux en groupe portant sur les discussions concernant les domaines potentiels de coopération et sur la préparation du projet des termes du partenariat entre l’Université Notre-Dame du Kasayi et l’UNESCO. Trois groupes thématiques ont été constitués pour le besoin de la cause : le groupe thématique Culture et Développement durable ; le groupe thématique Education et Sciences et le groupe thématique Communication et Information.
La troisième partie de la journée a été consacrée à la présentation, par le Représentant de l’UNESCO des modèles du cursus pour la formation en Journalisme. A l’occasion de cette présentation, l’orateur a fixé les esprits des participants sur la définition et la signification de la science du Journalisme ainsi que sur les orientations concernant les enseignements dans une filière de formation en Journalisme selon le système LMD. L’orateur a déploré le retard du système éducatif de la RDC à entrer dans ce cadre de formation. Il a précisé que le LMD encourage le système de crédit comme système d’évaluation et que son avantage et de rendre l’étudiant indépendant dans le processus de sa formation encouragé par les travaux pratiques, les travaux dirigés et le stage. Il a indiqué que l’objectif ultime de la formation selon le système LMD consiste dans la professionnalisation des étudiants.
C’est dans ce système que l’orateur a situé le cursus de formation dans le domaine du Journalisme, en indiquant que cette formation vise l’acquisition des connaissances sur le métier du Journalisme tel qu’encadré par l’éthique et la déontologie de la profession. Après avoir relevé la taxonomie ou la typologie du contenu des connaissances dans le domaine du journalisme, l’orateur a montré que la formation dans ce domaine est axée sur les objectifs ci-après : la culture générale, le développement des compétences linguistiques, l’adaptation aux évolutions technologiques. Il a fini par relever trois axes autour desquels s’organisent le cursus d’enseignement dans le domaine du journalisme : l’axe 1 qui comprend la maitrise des règles et des outils ; l’axe 2 qui comprend la maitrise des aspects sociaux, politiques, culturels, légaux et moraux ; et l’axe 3 qui concerne la formation à la culture générale par rapport aux différents types de média.
La journée s’est clôturée sur la présentation des modèles du cursus de formation en Journalisme et sur la discussion entre le Représentant de l’UNESCO avec les participants à l’atelier autour de la compréhension de certains aspects liés au programme d’enseignement en rapport le domaine du Journalisme.
La deuxième journée du mercredi 06 janvier 2021 s’est déroulée également en trois moments. Le premier moment a été consacré à la discussion en petits groupes autour du cursus de formation dans le domaine du journalisme. Quatre groupes se sont constitués pour l’analyse de ces cursus. Le premier groupe s’est occupé du programme des enseignements en Licence 1 ; le deuxième groupe s’est occupé du programme de la formation en Licence 2 ; le troisième groupe s’est consacré à l’analyse du programme de formation en Licence 3 et le quatrième groupe s’est chargé d’analyser le programme de formation en Master 1. Le deuxième moment de la journée a porté sur une double communication du Représentant de l’UNESCO sur la thématique générale de la Science de Communication.
Le premier volet de sa communication a eu comme titre « Définition des Sciences de la Communication ». A ce niveau de présentation, l’orateur a indiqué que l’objet de la communication est au carrefour de plusieurs disciplines ; la science de la communication a donc un caractère interdisciplinaire qui accorde la priorité à des approches anthropologiques. Dans la suite, il a relevé les trois pôles de la science de la communication : l’interface de neurosciences ; l’interface des sciences cognitives et les sciences physiques et l’interface centrée sur les sciences de l’homme et de la société. L’orateur a fait également allusion à une note historique pour indiquer que les sciences de la Communication sont d’origine récente dont la création remonte en 1975. Il a terminé cette communication en indiquant quelques sociétés savantes dans le domaine de Communication. Le deuxième moment de la communication du Représentant de l’UNESCO a porté sur le thème : « Communication pour le Développement ».
A ce niveau de présentation, l’orateur a défini les concepts de Communication pour le Développement comme un système d’échange prenant en compte différents partenaires pour l’auto promotion dans un milieu donné. Il a précisé que ce système utilise de façon systématique et organisé la communication comme régime de la promotion des relations interpersonnelles. Dans ce sens, la communication pour le développement est surtout destinée à des milieux ruraux en vue de libérer l’expression paysanne. Elle a entre autre objectifs le transfert des connaissances et des compétences. De ce fait elle permet de compléter l’analyse de la situation, d’identifier les attitudes, les besoins, les capacités des intéressés et les obstacles au changement.
Dans cette direction, la communication pour le développement apporte un appui au programme majeur dans les domaines ci-après : agroforesterie, sécurité alimentaire, environnement, pêche, santé et reproduction, agriculture,… à ce titre, elle est une discipline essentiellement transversale centrée sur le service du développement à travers un processus de dialogue, qui privilégie les concepts ci-après : la participation ; la démocratie ; le développement durable ; la mobilisation des énergies ; la diffusion du savoir et des connaissances ; etc.
Dans la suite de cet exposé, l’orateur a relevé trois composantes de la communication pour le développement : la composante sociale ; la composante éducative, la composante institutionnelle. Après avoir donné le principe et la méthodologie de la communication pour le développement, l’orateur a indiqué quelques stratégies opérationnelles y relatives, dont : la communication de groupe ; les moyens traditionnels de communication ; les réunions villageoises ; les visites inter paysannes ; les démonstrations. Bien plus, après avoir précisé les fonctions d’une communication pour le développement, notamment faciliter la participation ; rendre visible les situations ; favoriser l’acceptation des politiques, l’orateur a conclu son propos en montrant que la communication pour le développement signifie : concilier les connaissances avec les besoins de populations rurales.
Le troisième moment de la journée a été réservé à la revue des contenus de formation en Communication, Licence et Master. Après une brève présentation, par le Représentant de l’UNESCO, du cursus de programme des enseignements en Communication. Les participants à l’atelier se sont regroupés en cinq équipes pour analyser le programme de formation en communication pour la licence et les Masters dont les contenus se trouvent dans les annexes au présent rapport. Les différents groupes ont discutés sur les modèles de programme d’enseignement pour chaque promotion et ont proposé de prendre en compte certains intitulés dans l’orientation générale de chaque spécialité en Licence comme en Master. Les résultats de ces discussions sont à retrouver dans les annexes du présent rapport synthèse.
La troisième journée du jeudi 07 janvier 2021, a été consacrée à la présentation des modèles du cursus pour la formation en matière de la Culture et des Arts. L’orateur du jour a commencé faire un éclairage conceptuel autour des concepts de Culture et de l’Art. Dans cet exercice, il a proposé une définition de la Culture selon la vision de l’UNESCO. A partir de cet exercice, il a donné une explication pour certaines notions liées à la Culture comme :
? La notion du patrimoine culturel qui comprend la dimension matérielle (le mobilier, la peinture, la sculpture et les arts), la dimension immatérielle (les sites historiques), la dimension sub aquatique, la dimension naturelle.
? L’industrie culturelle dont la fonction est de produire, fabriquer, commercialiser et diffuser les biens culturels (industrie du livre, industrie du cinéma, …). Il a fustigé la mentalité de nos milieux qui considère que la culture ne produit pas l’argent.
? La formation professionnelle dont la fonction essentielle est d’assurer la vitalité de la performance et la détermination des compétences dans le cadre d’une stratégie qui permet d’encourager la compétitivité par rapport aux ambitions. L’importance de cette formation professionnelle réside dans le fait que la culture doit être considérée comme le levier de la croissance économique là où elle permet de mettre en œuvre notamment, l’ingéniosité humaine (par l’accroissement des compétences et la promotion de la créativité). Sur ce point, l’orateur est revenu sur le contexte du Kasaï Central pour préconiser la valorisation de certaines potentialités locales dans le domaine de la Culture, dont l’Ecole des Beaux-Arts qui est parmi les quatre grandes écoles de la RDC. Et sur cette liste, il a ajouté plusieurs sites des valeurs historiques extraordinaires : Malandji Makulu, la Cathédrale de Mikalayi, le Grand Séminaire de Kabue. Dans le même ordre d’idées, il a indiqué qu’il y a également autour du Kasaï Central un patrimoine architectural qui permet de retracer l’histoire de l’occupation de la Province, et qu’il faut faire prévaloir non pas seulement au niveau local, mais au niveau des échanges dans l’espace de la mondialisation.
Après avoir défini la notion de « culture », l’orateur a pris soin d’expliquer le concept de l’Art. En effet cette notion de l’art regroupe les œuvres humaines destinées à toucher le sens et les émotions. Parmi les différents arts majeurs, il a cité : l’architecture, la sculpture, les arts visuels, la musique, la littérature, la poésie, l’art de la scène, le cinéma et la bande dessinée.
La fixation des idées sur la notion de la culture et de l’art, a permis à l’orateur de passer, en deuxième moment de sa communication, à la présentation proprement dite des modèles du cursus pour la formation dans le domaine de la Culture et des Arts. Il a distingué deux niveaux de formation :
La licence en métier et arts : à ce niveau, les orientations des enseignements prend en compte deux volets essentiels de la formation comprenant les enseignements fondamentaux et la professionnalisation (notamment par le stage obligatoire). La formation à ce niveau doit être axée sur la culture générale à travers une approche pratique de pénétration par l’observation. Les enseignements doivent allier la culture générale et les techniques de production des projets culturels. L’objectif principal étant d’analyser l’art et d’en comprendre les enjeux. Cette formation prépare les candidats à devenir : des opérateurs culturels ; des managers des artistes ; des concepteurs des projets culturels artistiques.
Le Master dans le domaine de la culture comprend deux orientations : la professionnalisation et la recherche. Les stratégies pédagogiques y afférentes sont tournées vers la promotion du management de la culture : dans la deuxième année de ce master, le candidat sera préparé à soutenir un mémoire classique de 50 pages en 30 minutes. L’orateur a pris soin d’indiquer quelques objectifs assignés au programme de formation du Master en Culture et Arts, dont : maitriser les aspects juridiques ; valoriser le patrimoine culturel et touristique ; mettre en place les évènements culturels et artistiques ; maitriser les aspects financiers du montage des projets culturels ; gérer les projets culturels et artistiques ; gérer et conduire des contrats des artistes.
Il a également présenté quelques débouchés et carrières à l’issue de la formation en Culture et Arts : Médiateur Culturel, Chargé des relations publiques, Administrateur d’une compagnie, Chargé des projets culturels, responsable des saisons ou d’évènements culturels dans les organismes publics ou semi-publics, réalisateurs des films documentaires, poursuite de doctorat.
La deuxième partie de la journée a été réservée à la discussion dans les groupes de différents programmes de formation concernant les intitulés des cours. Les résultats de ces discussions sont donnés dans les annexes de ce présent rapport.
2. LE CADRE PEDAGOGIQUE DE COOPERATION U.KA-UNESCO Les assises du présent Atelier se sont tenues sur un arrière-fond constitué d’un double engagement entre deux partenaires, l’Université Notre-Dame du Kasayi et l’UNESCO, en direction de la mise sur pied d’un cadre formel de coopération entre les deux parties, dont les fruits de l’opérationnalisation seraient bénéfiques au lancement et au fonctionnement de la nouvelle Faculté de Sciences de Communication et de la Culture à l’U.KA.
Dans ce processus, il y a à distinguer, la part de l’UNESCO et la part de l’U.KA
2.1. La part de l’UNESCO Le cadre de l’Atelier de Kananga, tenu entre le mardi 05 et le jeudi 07 Janvier 2021, a donné à l’UNESCO l’occasion de réaffirmer, à travers son Représentant en R. D. Congo, la nécessité de son appui à l’U.KA pour le renforcement de son système académique, surtout à l’occasion de l’ouverture, pour cette année académique 2020-2021, de nouvelle Faculté de Sciences de Communication et de la Culture à l’U.KA.
Une partie de travaux de la première journée de l’Atelier, a été consacrée à l’explication des motivations d’un tel engagement. En effet, dans une perspective générale, tout rentre dans les fondamentaux de la mission de l’UNESCO, en tant qu’agence du système de Nations Unie, comme mission de l’établissement de la paix dans le monde. Ces fondamentaux sont définis notamment à travers les cinq programmes de l’UNESCO, qui rentrent dans sa vision stratégique définie en 2014, et qui sont :
? L’éducation ; ? Les sciences ; ? Le développement ; ? La diversité culturelle ; ? La promotion du domaine de la communication et de l’information.
L’engagement de l’UNESCO à côté de l’U.KA est surtout consécutif à l’opérationnalisation de son programme d’actions en R. D. du Congo, à la fois en tant que programme d’appui aux systèmes éducatifs congolais en référence à l’ODD n°4, précisément le domaine de l’éducation et des politiques scientifiques, et aussi en tant que programme d’appui aux différentes priorités du gouvernement congolais, dont entre autres :
? L’environnement ; ? L’enseignement ; ? La jeunesse ; ? Les droits de l’homme ; ? La question du genre.
Il en ressort que la signature prochaine d’un protocole d’accord relatif à une cadre de partenariat U.KA-UNESCO, est un projet qui rentre dans la logique de la mission de l’UNESCO dans le monde et en R. D. du Congo.
2.2. La part de l’U.KA L’engagement de l’U.KA a porté sur la consolidation de faire des domaines du Journalisme, de la Communication et de la Culture comme des filières à part entière de l’orientation pédagogique générale de la Faculté des Sciences de Communication et de Culture.
L’UKA accepte de faire fonctionner cette nouvelle Faculté selon le modèle LMD, Licence-Master-Doctorat. L’atelier a eu le mérite d’expliquer, pour chaque filière les orientations fondamentales, spécifiques et pratiques pour chaque niveau ou degré d’études en licence et en Master. Il est retenu que, dans le cadre de ce système, l’importance particulière devra être donné la dimension pratique par rapport à l’objectif général de former les candidats au professionnalisme et à l’expertise de leur métier, à travers les travaux pratiques, les stages périodiques et professionnels. Sur le plan pratique, la question relative à l’organisation de la charge horaire a été laissée à l’appréciation du Conseil Académique de l’Université.
A l’issue du déroulement des travaux de l’atelier de trois jours, il est apparu clairement que ce double engagement de deux parties, U.KA-UNESCO, constitue le contour formel de deux grandes retombées de ces assises : l’adoption par la l’U.KA du système LMD comme cadre de formation académique et scientifique de ; et la détermination de l’UNESCO à appuyer l’U.KA dans ses efforts de parfaire son système académique.