Université Notre-Dame du Kasayi 
Madame Joséphine BITOTA Muamba, Nouveau Recteur de l’Université Notre-Dame du Kasayi

Madame Joséphine BITOTA Muamba,
Nouveau Recteur de l’Université Notre-Dame du Kasayi
Créée depuis l’année académique 1996-1997, l’U.KA. compte trois recteurs qui se succèdent. Le premier en la personne du Professeur Abbé Jean-Adalbert NYEME Tese (1997-2010) décédé, le deuxième en la personne du Professeur Abbé André KABASELE Mukenge (2010-2018) et le troisième dont il est question présentement, c’est Madame Joséphine BITOTA Muamba qui vient de prendre le bâton de commandement depuis ce samedi 27 octobre 2018.
Cette cérémonie a été présidée par le Recteur sortant, Monsieur le Professeur André KABASELE Mukenge, qui a donné une synthèse du travail abattu par lui tout au long de ses deux mandats à l’U.KA. D’entrée de jeu, il a remercié les Evêques Pères Fondateurs de l’U.KA. pour la confiance qu’ils avaient placée en sa personne en le nommant à la direction de cette Almer Mater ; ensuite à tout le corps de l’U.KA., c

hacun en ce qui le concerne, pour lui avoir aidé à ériger tant soit peu le jalon pour l’édification de cette œuvre estudiantine universelle ; et enfin, il a terminé son succinct discours par reconnaitre qu’il est enseignant de l’U.KA. et y demeure ; et rien ne l’empêchera pour continuer à la soutenir en toute circonstance.
1. Discours du recteur sortant
Ainsi, sans plus tarder, voici comment son discours a été libellé :
« Excellence, Madame le Recteur (au Canada on dit : la Rectrice), Estimés collègues Professeurs, Chers membres du Personnel scientifique, administratif, technique et ouvrier, Chers étudiantes et étudiants, Mesdames et Messieurs,
C’est dans la gratitude à Dieu, qui nous donne la vie, le mouvement et l’être, que je prends la parole, lui qui précède toujours dans tout ce que nous entreprenons. Car, comme le clame le Psalmiste, « Si le Seigneur ne bâtit la maison, les ouvriers peinent en vain ».
De prime abord, je remercie les Pères Evêques du Kasayi qui, en 2010 – ça fait un bail ! – , m’ont confié la direction de l’Université Notre-Dame du Kasayi, après les fondations jetées par les Pionniers, mes devanciers. Ce fut une marque de confiance que j’apprécie à sa juste valeur.
Je remercie tout autant les différents collaborateurs qui ont œuvré à mes côtés durant cette huitaine d’années : chacun a contribué, à sa manière, à son niveau, et souvent dans les limites de ses moyens, à la réussite de ces deux mandats.
Cela a été pour moi – il faut le reconnaitre – une expérience humaine riche et enrichissante : ici j’ai pu nouer de nouveaux contacts, faire de nouvelles rencontres, réaliser des projets, relever certains défis et gérer des ressources humaines et matérielles. On y apprend toujours quelque chose. Assurément. J’ai donc appris. Pour cela, je dis merci à tous ceux qui, durant mes deux mandats, m’ont permis de progresser.
Je reste Professeur de l’U.KA. et, à ce titre, je reste attaché à ce qui doit, à mes yeux, caractériser une université qui vise l’excellence, à savoir : la recherche et les publications. Je disais encore, vous vous en souvenez, à l’occasion de la célébration par l’U.KA. de mon Doctorat Honoris Causa reçu au Canada, que parmi les ouvrages que l’U.KA. a réalisés sous ma gestion, la plus importante, sur le plan universitaire, c’est la création de la Revue de l’U.KA., qui est à son 11e numéro. Dans le contexte actuel de notre pays, il faut le faire ! Cela ne va pas de soi !
Tous mes vœux de réussite à mon successeur, Madame Joséphine BITOTA. Elle était déjà le numéro 2 de l’U.KA., elle prendra la relève avec efficacité et abnégation. Les responsabilités doivent être comprises et assumées d’abord comme un service, avec ce que cela comporte : sacrifice, don de soi, mais aussi enthousiasme, détermination, rigueur, fermeté. Madame, si j’ai fait un pas de plus, à vous de faire davantage. Que Dieu vous bénisse !
Je souhaite notre Alma mater d’exceller toujours, de devenir encore plus forte, plus belle, d’asseoir sa réputation de première Université dans la Province du Kasaï Central par l’assurance-qualité, et de se faire une place honorable parmi les institutions universitaires congolaise. Je dis donc à l’U.KA. : « Duc in altum et ad multos annos ».
Trêve de Discours. Gaudeamus. – Je vous remercie » ».
Professeur Abbé André KABASELE Mukenge
27 octobre 2018.
2. Le discours du recteur entrant
L’actuel Recteur de l’U.KA. n’a pas mâché les mots. Son discours a tablé sur les grands points ci-après : le travail collectif pour l’avancement de notre Alma Mater, le respect de l’U.KA. et de tous ses biens, les constructions, la lutte contre les antivaleurs, la formation, …
De tous ces points ci-haut énumérés, nous allons reprendre pour l’opinion, deux selon qu’ils ont été agencés par le Recteur entrant. Il s’agit :
a) Antivaleurs
- Mais nous sommes au regret de constater qu’en dépit des tous les efforts, les antivaleurs ont élu domicile à l’UKA.
- C’est ainsi que d’une façon particulière, nous allons mettre cette année sous la bannière de la lutte contre les antivaleurs.
- Appelons le chat par son nom, les antivaleurs auxquelles on veut s’attaquer sont tellement nombreuses que je vais à titre illustratif énumérer quelques-unes, en l’occurrence le fait pour les Enseignants de courtiser les étudiantes en leur donnant des points non mérités et aussi le fait d’accepter la corruption.
- S’agissant de la cour faite aux étudiantes, j’attire l’attention de tous les enseignants que : quel que soit leur statut, si les enquêtes démontrent que les faits leur reprochés sont avérés, je ne manquerai pas de déposer un rapport en bonne et due forme chez les Pères Evêques. Si c’est un Enseignant visiteur, il se verra retirer sa charge horaire et si c’est un enseignant permanent, on fera recours aux sanctions proposées par les Statuts de l’Enseignement Supérieur et universitaire.
- On a déjà commencé à sévir car pendant la deuxième session de l’année qui vient de s’écouler, j’ai pris, en concertation avec notre ancien Recteur en congé, la décision rectorale annulant la session de 18 étudiants du 3è doctorat qui avaient tenté de corrompre un Enseignant. Je vous dis que c’était vraiment une moindre sanction.
- Sur ce point, j’avertis ceux et celles qui oseront à l’avenir briller dans l’immoralité « des points sexuellement transmissibles » et dans la corruption, qu’ils seront purement et simplement exclus définitivement de l’U.KA.
C’est dans la mesure qu’on élaguera tant peu que soit ces antivaleurs qui gangrènent notre société dans son ensemble que nous pouvons assurer à la nation congolaise et au monde la qualité des produits que nous mettrons sur le marché et qui pourront prétendre à la compétitivité.
b) Formation
Il est vrai que du point de vue formation intellectuelle, nous n’avons jamais lésiné sur les moyens et nous continuerons toujours à inviter les enseignants compétents pour assurer une formation de qualité à nos étudiants. Mais toutefois nous déplorons de part de certains enseignants d’une part : le non-respect de leur charge horaire et d’autre part la commercialisation anarchique des syllabus au mépris des instructions de l’U.KA. qui voudraient que les enseignants qui ont le support passent par les décanats et non par les chefs de promotions. Bien plus, même en ce début de l’année, on a déjà oui dire qu’il y a des enseignants qui passent outre l’instruction académique 018 en conditionnant l’achat de leur syllabus à la passation des interrogations et des TP. Nul n’étant censé ignoré la loi, qu’ils ne soient pas étonnés si l’on applique à leur égard ce que le Ministre lui-même a préconisé dans l’Instruction ci-haut citée, c'est-à-dire le retrait de la charge horaire. Nous demandons donc aux Doyens des Facultés d’être très vigilants sur cet aspect.
La formation de qualité qui est notre cheval de bataille ne sera possible que si nous souscrivons à la quête de l’Assurance-qualité. Il y a deux ans, notre ancien Recteur avait déjà amorcé le processus en mettant sur pied les cellules d’Assurance-qualité qui, malheureusement n’ont pas fonctionné à cause de la léthargie de ceux qui étaient appelés à les animer. Néanmoins, un travail intéressant d’autoévaluation a déjà été amorcé au niveau des Facultés. C’est un travail qu’on doit poursuivre cette année dans les différents conseils des Facultés. Et pour donner plus d’élan, nous comptons, avant la fin du premier trimestre faire appel à un Expert en Assurance-qualité de l’Université catholique du Congo.
Pour clore notre propos, nous encourageons vivement la recherche au niveau des Facultés qui sont conviées à organiser de façon autonome des séminaires scientifiques, et à inciter leurs membres du personnel scientifique à publier dans la Revue de l’UKA comme dans d’autres revues scientifiques au niveau du pays ou à l’étranger.
- Nous encourageons également les différents clubs d’étudiants à animer la vie du campus, mais à conditions que leurs statuts soient au préalable déposés aux Décanats qui les transmettront au Secrétaire Général Administratif pour agrément.
- A tout le personnel de l’UKA, je vous répète que seul, je ne peux mener à bien une si lourde charge. Je vous invite à une prise de conscience en rapport avec vos responsabilités. Changeons de mentalités et paraphrasant le Président Kennedy, je vous dis ceci : ne soyez pas des éternels plaintifs demandant toujours ce que l’UKA doit faire pour vous, mais posez-vous plutôt la question de ce que vous devez faire pour la bonne marche de l’U.KA. Ceux qui ne voudront pas travailler comme il se doit, par là je pointe du doigt les absentéismes, la nonchalance au travail, les départs du service avant l’heure,… seront d’abord conseillés, puis avertis. Si la faute se réitère, qu’ils sachent qu’ils pourront, après respect de la procédure, perdre un jour leur emploi. Ce qui serait vraiment dommage pour eux et pour leurs familles.
Je ne souhaite vraiment pas en arriver là, c’est pourquoi j’invite chacun à la conscience professionnelle.
Main dans la main, prenons à cœur ce nouveau mandat qui vient de nous être confié. A chacune et à chacun de vous, je réitère mes sincères remerciements.
Fait à Kananga, le 27 octobre 2018
Pr Joséphine BITOTA MUAMBA/ Recteur de l’U.KA.